❤️ Prochaine rencontre le 26 Novembre 2025 🫶 SAVE THE DATE !
Compte rendu de la réunion du 26 Novembre 2025
Compte-rendu synthétique : Rencontre #14 La Case en +
26/11/2025 14h-18h à la Maison de l’Hospitalité, 236 Cr Lafayette, 69003 Lyon
1. Accueil et introduction
La réunion s’ouvre par un rappel du cadre de la rencontre et des règles de communication.
Les objectifs annoncés de la séance sont :
● Redonner une vision d’ensemble du projet La Case en +
● Partager le contenu de la lettre d’intention Article 51 et le partenariat interrégional.
● Discuter du lien avec les équipes mobiles de psychiatrie.
● Faire un point sur les perspectives lyonnaises : bâtiment, financement, partenariats.
● Présenter les actions de communication en cours.
Il est mentionné que le collectif ne s’est pas réuni très régulièrement ces derniers mois, notamment en raison de la charge de travail liée à la lettre d’intention. L’enjeu de cette réunion est aussi de relancer la dynamique collective.
2. Tour de table et brise-glace
Jean-Michel anime un brise-glace avec une pelote de laine - Principe : chacun·e se présente brièvement et partage un élément personnel, en gardant un bout de fil, ce qui crée symboliquement un réseau de liens.
Principales présentations (extraits) :
● Jean-Michel : se présente comme membre de La Case en +, père, engagé depuis presque le début. Il dit « j’adore les chiens », se définit comme « complètement gaga » des chiens, et laisante en disant que dans une autre vie il aurait pu être « punk à chiens ».
● Colin : nouveau membre du collectif. Il dit aimer les chiens et ajoute qu’il aime sa fille.
● Kaspair : précise que c’est sa première réunion, qu’elle suit le Discord depuis environ un mois. Elle partage qu’elle adore la LSF (langue des signes française).
● Cathy : travaille au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, participe pour la première fois, se dit très contente de retrouver Antoine.
● Antoine : travailleur au Vinatier, impliqué dans le projet depuis au moins deux ans et demi. Il précise aimer le punk, en réponse à la blague sur les chiens.
● Mathilde : se présente comme travailleuse pair, actuellement en phase de recherche. Elle dit adorer les animaux en général, notamment les chats qu’elle a à la maison.
● Romain : directeur d’Un Chez Soi d’Abord (établissement médico-social). Il dit être plus habitué aux chats mais rêve, à la retraite, d’avoir un chien pour pouvoir l’emmener partout.
● Flora : explique être venue par curiosité, après avoir entendu parler d’Un Chez Soi d’Abord et de La Case en + dans différents contextes. Elle évoque sa pratique passée du handball et la nostalgie de ce sport.
● Marion : coordinatrice chez Un Chez Soi d’Abord “jeunes”, et membre de La Case en + depuis trois ans (depuis la création du collectif). Elle exprime être dans une phase de « gros suspense » par rapport au financement et à la réponse de l’Article 51 après trois ans de travail.
● Sophie : chargée de projet pour La Case en +, salariée d’Un Chez Soi d’Abord, en master de santé publique, anciennement infirmière à l’hôpital, avec une expérience humanitaire et associative. Elle se dit très contente d’être là pour cette première réunion en tant que salariée. Elle partage aussi être allergique aux chats alors qu’elle les adore, et aimer les chiens.
● Camille : membre du collectif depuis deux ou trois ans, personne concernée. Elle dit adorer chiens et chats mais raconte avoir perdu ses deux animaux cette année, ce qu’elle qualifie de période très difficile.
● Raphaël : a trois grandes passions : la créativité, l’argent, et la science / technologie / innovation.
Les absents sont mentionnés comme « infiniment excusés ».
3. Rappel général du projet La Case en +
3.1. Présentation synthétique par Jean-Michel
Jean-Michel réalise un topo court sur La Case en +, à destination des nouveaux arrivants et des membres moins présents récemment.
Points clés :
● La Case en + est d’abord un collectif : Il réunit des personnes diverses ayant un rapport à la santé mentale : personnes concernées, proches, professionnels de santé, travailleurs sociaux, pairs aidants, etc.
● Origine du collectif : Il est né en 2022, à la suite de la visite à Lyon du lieu de répit de Marseille, présenté comme le seul exemple en France de lieu de santé communautaire en alternative à l’hospitalisation psychiatrique, et en particulier à l’hospitalisation sous contrainte.
Des personnes se sont alors dit : « C’est trop bien, il faut faire la même chose à Lyon », et ont créé le collectif.
● Nature du lieu visé :Un “tiers-lieu” communautaire accueillant un nombre limité de personnes (environ une dizaine en simultané), avec :
○ des espaces privatifs (chambres, salle d’eau)
○ des espaces collectifs (vie quotidienne, ateliers, activités),
○ idéalement un espace extérieur (jardin, cour, potager)
● Différence avec Marseille : Marseille a fonctionné « à la marseillaise » : ils ont d’abord occupé un local, accueilli des personnes, puis structuré et théorisé après coup. C’est une réussite (le lieu existe toujours depuis 2017) mais cela a été très difficile : beaucoup de bénévolat, de militantisme, de bricolage - À Lyon, le choix a été de faire l’inverse : construire un projet solide par étapes (collectif, partenariats, modèle médico-économique), puis ouvrir une fois que les conditions de viabilité et de pérennité sont réunies.
3.2. Travail mené depuis trois ans
Rappel des grandes étapes :
● Structuration progressive du collectif et multiplication des réunions (avec outils d’éducation populaire : débats mouvants, théâtre forum, café populaire, etc.), visites de terrains sur le lieu de répit Marseillais
● Rencontres avec :
○ l’ARS (Agence Régionale de Santé),
○ les hôpitaux et urgences,
○ les équipes mobiles de psychiatrie,
● Construction, avec Marseille et d’autres territoires (Nantes e Ville Evrard), d’un modèle commun inspiré des expériences de “peer-run crisis respites” (New York) et du lieu de répit marseillais.
4. L’Article 51 et la lettre d’intention
4.1. Cadre de l’Article 51
Marion rappelle que :
● L’Article 51 du Code de la Sécurité sociale permet de financer des expérimentations innovantes en santé, sur une durée de 3 à 5 ans.
● La Case en + vise un financement de 5 ans dans ce cadre, avec pour objectif de :
○ tester le modèle de lieu de répit,
○ en mesurer les effets (qualité de vie, hospitalisations, coûts),
○ démontrer l’intérêt du dispositif pour tendre vers une pérennisation
La lettre d’intention (environ 40 pages) a été finalisée et transmise le 18 Novembre 2025 à la commission de l’Article 51. L’équipe est actuellement dans une phase de suspense, dans l’attente du retour. Un avis d’opportunité sera émis par la commission ce qui nous donnera la possibilité de continuer ou non vers le cahier des charges.
4.2. Extrait du résumé de la lettre d’intention
Marion lit le résumé d’ouverture de la lettre, qui sera la première chose lue par les évaluateurs de l’Article 51.
Sophie poursuit avec un focus sur les objectifs du projet.
Objectif principal :
● Améliorer l’efficience et la qualité de l’accompagnement des personnes traversant une crise psychique nécessitant une hospitalisation en psychiatrie, en proposant un lieu communautaire et une approche thérapeutique informée par le trauma, centrée sur le rétablissement et le soutien par les pairs.
Objectifs secondaires :
● Développer un accompagnement des crises par une approche systémique et communautaire, orientée rétablissement.
● Renforcer le pouvoir d’agir et les compétences psychosociales des personnes accompagnées.
● Réduire le recours aux hospitalisations psychiatriques et aux soins sans consentement.
● Mobiliser de nouveaux métiers et compétences (pairs aidants, intervenants en santé mentale communautaire, etc.).
● Construire une organisation de travail soutenant, robuste et durable pour les équipes.
Sophie précise que ces objectifs articulent trois niveaux :
● le niveau individuel (personne accompagnée),
● le niveau communautaire (collectif, pairs, proches),
● le niveau systémique (organisation du système de soins).
4.3. Effets de la lettre d’intention sur le collectif
Un membre souligne :
● La rédaction en petit comité (pour des raisons techniques et de charge de travail) a pu être vécue comme excluante par certain·es membres.
● Le rythme de rédaction a mis en pause certaines activités collectives (réunions fréquentes,
ateliers, échanges informels).
● Cependant, le groupe rédacteur affirme avoir porté la parole du collectif, notamment sur des
sujets sensibles :
○ réduction des risques et des dommages en matière de consommation, place des gouvernantes/gouvernants,
○ critères d’inclusion/exclusion, etc.
4.4 Les personnes accueillies au lieu de répit
Romain présente les critères d’inclusion et d’exclusion définis dans la lettre d’intention.
Critères principaux pour être accueilli :
● Être majeur (plus de 18 ans).
● Relever de la psychiatrie adulte sur le territoire de Lyon (secteur).
● Avoir un numéro de Sécurité sociale (ou être en cours de régularisation).
● Traverser une crise psychique qui est certifié médicalement parlant
● Être volontaire pour intégrer le dispositif (pas de séjour sans consentement).
● Avoir un lieu de résidence (logement) où pouvoir retourner une fois la crise passée (à discuter selon situations particulières) → si des personnes sont mal logées par exemple, il est essentiel d’avoir trouvé une solution de logement en post-séjour du lieu de répit
Ne sont pas exclus :
● les personnes en situation de précarité,
● les crise suicidaires avec risque mineu de passage à l’acte
● le risque mineur d’hétéro-agressivité
● les personnes consommant des substances (produits psychoactifs),
Les débats longs au sein du collectif sont rappelés, notamment :
● Faut-il prioriser les personnes en grande précarité ?
● Comment articuler l’accès au lieu avec le fait que certains n’ont pas de logement ? Romain précise que des conventions pourront être envisagées avec l’urgence sociale pour préparer une solution de sortie lorsqu’une personne sans hébergement est accueillie.
4.5 Parcours type d’une personne accompagnée (exemple de Lou)
Sophie présente le parcours type imaginé dans la lettre, à travers l’exemple fictif de “Lou”.
Avant l’entrée Lou ne va pas bien depuis plusieurs jours, ressent des symptômes qui lui rappellent une crise passée. Elle ne veut pas retourner à l’hôpital (mauvaise expérience précédente). Elle n’est plus en lien avec son CMP ni avec son psychiatre. Elle appelle une personne de confiance. Ensemble, elles contactent le 15. Le 15 l’oriente vers l’UPRM du Vinatier (unité d’évaluation psychiatrique), malgré sa réticence, avec sa personne de confiance qui l’accompagne. Après une période d’attente et d’évaluation à l’hôpital, Lou est orientée vers le lieu de répit au moyen d’une fiche d’adressage.
Autres voies d’admission possibles :
● via le médecin du 15 directement (adresse directe au lieu de répit),
● via une équipe mobile,
● via un CMP,
● via un psychiatre libéral ou médecin généraliste.
Admission
Si les critères sont remplis (âge, crise, volontariat, logement, etc.) et qu’il y a une place disponible, Lou est admise. Elle rencontre un binôme (ISM.C – intervenant en santé mentale communautaire – et coordination) pour un entretien d’admission : présentation du fonctionnement, signature d’un contrat de séjour, remise des clés du lieu et de sa chambre (élément symbolique important : pouvoir fermer sa porte, entrer et sortir librement).
● L’entretien d’admission doit idéalement avoir lieu dans les 24 heures suivant la demande.
● Si une demande est refusée (critères d’exclusion, manque de place), la personne et l’orienteur (équipe mobile, hôpital, etc.) sont informés des raisons.
Séjour
Lou prend ses marques : rencontre de l’équipe, des bénévoles, des autres résidents, découverte des espaces (chambre, sanitaires, espaces communs, extérieur). Le lieu est pensé comme inclus dans la ville : transports en commun, commerces, marché, etc. Dans les premiers jours, Lou construit : un plan de soutien à la crise et un plan de soins individualisé, en lien avec l’équipe du lieu et, si possible, l’équipe mobile de son secteur.
● Des passages de l’équipe mobile peuvent être organisés pendant le séjour pour la continuité de suivi de Lou
Au quotidien, Lou bénéficie :
● de temps individuels (entretiens, soutien pair, etc.),
● de temps communautaires (ateliers, sorties, temps collectifs),
● de visites possibles de sa personne de confiance, ou d’autres proches
● de la liberté de sortir (café, promenade, marché, etc.).
Elle peut aussi :
● élaborer des directives anticipées en psychiatrie (par exemple, exprimer qu’en cas de nouvelle crise, elle préférerait être orientée vers le lieu de répit plutôt qu’à l’hôpital).
Le cadre est basé sur :
● les approches de rétablissement,
● une compréhension des traumas
● le soutien intentionnel des pairs
● la participation active des personnes (commissions de vie, décisions collectives).
Fin de séjour, prolongation et crédit de 60 jours
● Séjour “standard” : 15 jours.
● Le séjour est renouvelable, jusqu’à 30 jours d’affilée maximum.
Un bilan est réalisé avant la fin de séjour, avec Lou, l’équipe du lieu, et si possible l’équipe mobile. Lou va mieux mais se sent encore fragile, une prolongation d’une semaine peut être décidée de façon concertée. Au terme de cette prolongation, un nouveau bilan est organisé pour décider de la sortie.
Le concept de “crédit de 60 jours” est expliqué :
● Chaque personne dispose de 60 jours de séjour possibles sur une année.
● Exemple : séjour de 15 jours, retour à domicile → il reste 45 jours utilisables dans l’année.
● Ce “crédit” ne comprend pas les 3 mois d’accompagnement communautaire post-séjour.
● L’objectif n’est pas de “compter les jours comme un forfait capitaliste”, mais :
○ d’éviter que le lieu se transforme en structure de long séjour,
○ de garantir une disponibilité pour plusieurs personnes sur l’année,
○ de répondre à la notion de crise, par des séjours courts mais réitérables.
Accompagnement post-séjour
Après son retour à domicile, Lou est suivie par l’équipe mobile (si c’est en place) ou d’autres partenaires de soins.
● Elle continue de bénéficier d’un accompagnement communautaire post-séjour d’une durée de
trois mois (entretiens, participation à des activités du lieu une fois par semaine, etc.).
● Elle termine ses directives anticipées, partage son récit, peut envisager de devenir bénévole.
Réadmission
En cas de nouvelle crise - Lou n’a pas épuisé son crédit de 60 jours, elle peut faire une demande de réadmission directement au lieu (auto-adressage), sans passer par une nouvelle prescription médicale, après un premier passage déjà réalisé.
4.6 L’équipe et l’organisation
Composition de l’équipe
● Équipe de vie quotidienne et d’accompagnement :
○ Intervenants en santé mentale communautaire (ISM.C), en partie pairs aidants / pairs praticiens, en partie professionnels du social et de la santé.
○ Infirmier·es et éventuellement infirmier·es en pratique avancée (IPA) en psychiatrie.
○ Gouvernantes / gouvernants, chargés de la gestion de la vie quotidienne (repas, entretien, gestion du matériel, etc.), avec une reconnaissance pleine comme intervenants dans le soin (la cuisine, le ménage, l’ambiance du lieu faisant partie du « soin »).
● Fonctions support :
○ Directeur / directrice ou chef de service,
○ Ressources humaines,
○ Comptable.
Débat autour des gouvernantes/gouvernants et de la vie quotidienne Le collectif rappelle les longs débats autour de la position de gouvernant dans l’équipe :
● Faut-il que tout soit fait par les résidents et l’équipe (ménage, cuisine, etc.) ?
● Ou faut-il des professionnel·les spécifiquement chargé·es de ces tâches (gouvernantes) ?
Retour d’expérience de Marseille : 80 % du temps d’interaction des professionnels était absorbé par la vie quotidienne (ménage, repas, organisation matérielle), cela les empêchait de travailler suffisamment sur les projets, l’ouverture vers l’extérieur, la participation politique, etc.
La solution adoptée :
● distinguer des fonctions “vie quotidienne” (gouvernant·es) et des fonctions “accompagnement” (ISM.C, pairs, infirmier·es), tout en gardant une cohérence globale de l’équipe.
● considérer les gouvernant·es comme des professionnels du soin au sens large : “faire à manger, penser à l’ambiance, à la propreté, à la chaleur du lieu, c’est du soin”.
Sur les temps de repas :
● Idéalement, les locataires participent à l’élaboration des menus et à la cuisine.
● Certaines personnes pourront ne pas participer (état de crise, fatigue...) sans être forcées.
● Le petit-déjeuner ne sera pas obligatoire à heure fixe.
● L’enjeu est de trouver un équilibre entre :
○ participation à la vie communautaire,
○ respect des besoins individuels,
○ cohérence avec le projet (ce n’est pas un hôtel ni une clinique traditionnelle).
4.7 Questions
La Case en + est-elle un lieu de soins ?
Réponse collective :
● Oui, la Case en + est un lieu de soins, même s’il ne ressemble pas aux structures traditionnelles.
● Le soin y est conçu de manière large : communautaire, pair, quotidienne, relationnelle, médicale quand nécessaire.
● Le projet assume sa dimension thérapeutique, tout en rompant avec certains aspects coercitifs de la psychiatrie actuelle.
Des nuances sont apportées :
● La Case en + n’a pas vocation à remplacer l’ensemble du système, mais à proposer une alternative :
○ aux hospitalisations en crise,
○ aux soins sous contrainte,
○ aux chambres d’isolement et aux contentions.
● Le projet entend travailler en articulation avec :
○ le CMP,
○ les équipes mobiles,
○ les médecins généralistes et psychiatres libéraux,
○ les structures médico-sociales.
5. La question des équipes mobiles de psychiatrie
5.1. Rôle attendu des équipes mobiles
Sophie rappelle :
● Les équipes mobiles sont pluridisciplinaires (psychiatres, infirmier·es, psychologues, travailleurs sociaux, parfois pairs) et interviennent principalement à domicile, en prévention de crise ou en post-crise.
● Sur certains pôles, elles coordonnent les soins, renforcent le suivi et évitent les hospitalisations.
Pour la Case en +, les ambitions sont :
● D’en faire un “outil” à disposition des équipes mobiles et des urgences.
● Que les équipes mobiles puissent :
○ adresser des personnes vers le lieu de répit,
○ intervenir pendant le séjour (continuité des soins, ajustement des traitements),
○ assurer le suivi post-séjour à domicile.
Deux grandes options sont discutées :
● Travailler principalement avec l’équipe mobile du secteur où sera implanté le lieu de répit.
● Travailler avec toutes les équipes mobiles en fonction du secteur de résidence des personnes (modèle “gold standard” en termes de continuité des soins, mais plus lourd à organiser).
5.2 Questions et inquiétudes des participants
Questions soulevées :
● Camille et d’autres demandent si cela signifie que l’équipe mobile devra venir physiquement au lieu, et si cela ne complique pas leur fonctionnement → oui les équipes mobiles devront se déplacer - à ce jour il est difficile de savoir comment cela va s’organiser
● Un participant souligne le risque d’hétérogénéité entre équipes mobiles : certaines très impliquées, d’autres beaucoup moins → les capacités des équipes mobiles sont diverses et cela va créer des inégalités - l’idée d’aller rencontrer les équipes mobiles est d’évaluer ca
● La question du financement est posée : la Case en + devra-t-elle financer du temps de psychiatre/équipe mobile, ou cela relève-t-il entièrement du service public ?
Réponses provisoires :
● Le projet n’est pas stabilisé sur ce point, d’où l’importance des rencontres avec les équipes mobiles début 2025.
● Un temps de travail de psychiatre a été inscrit dans le budget prévisionnel de l’Article 51, pouvant éventuellement servir à cofinancer une équipe non sectorisée.
● Mais plusieurs acteurs de terrain (notamment une professionnelle en équipe mobile) ont mis en garde : cofinancer une mission qui est déjà leur cœur de métier peut être ambigu.
● La Case en + souhaite rester prudente et ne pas créer de dépendance vis-à-vis d’une seule équipe.
5.3 Organisation des rencontres avec les équipes mobiles
Sophie indique :
● Un premier rendez-vous est prévu avec l’équipe de Saint-Cyr (30 janvier, horaire à préciser).
● La stratégie est d’abord d’aborder les chefs de pôle / chefs de service (respect de la hiérarchie hospitalière), tout en veillant à la présence des membres des équipes mobiles dans ces réunions.
● En parallèle, un travail de réseau est encouragé :
○ identifier des référents au sein des équipes,
○ leur proposer de participer aux réunions du collectif ou d’être inscrits sur une liste de diffusion.
Les membres du collectif sont invités à :
● se manifester pour participer aux rencontres, surtout si ils/elles ont un lien particulier avec un pôle ou une équipe,
● représenter la parole des personnes concernées,
● témoigner de leurs expériences (hospitalisation, contention, crise...).
6. Financement et bâtiment
6.1 Recherche de lieu
Romain fait un point sur la visite d’un premier bâtiment :
● Localisation : 9 Rue Wakatsuki, 69008 Lyon (ancien centre d’hébergement).
● Surface : environ 650 m2.
● État : aux normes, mais nécessitant des travaux de rafraîchissement et d’adaptation.
● Prix d’achat : 800 000 €.
● Estimation travaux : environ 700 000 €.
Contraintes :
● Un Chez Soi d’Abord n’a pas la capacité financière d’acheter.
● L’Article 51 financera le fonctionnement, dont un loyer, mais pas l’acquisition immobilière.
● L’expérimentation serait financée pour 5 ans, sans garantie de pérennisation ensuite : un investisseur doit accepter ce risque.
6.2 Pistes envisagées
Plusieurs pistes sont évoquées :
● Un investisseur “classique” (foncière, société immobilière) acceptant d’acheter et de louer à la Case en + pour 5 ans (ou plus), avec un loyer sécurisant son investissement.
● Une foncière solidaire ou médico-sociale.
● Des fondations ou mécènes (foncier solidaire, fondations d’entreprises).
● Des grands groupes de l’accompagnement (type Korian, groupe de maisons de retraite), qui auraient un intérêt financier mais aussi d’image (communication “vertueuse”) → pas la première porte à laquelle on ira frapper
● Les collectivités : mairie de Villeurbanne, mairie de Lyon, métropole.
État des contacts :
● Métropole : réponse assez décevante, renvoyant vers une association tierce (Alinéa) sans proposition concrète de foncier.
● Mairie de Villeurbanne : rencontre récente, très bonne écoute, volonté affichée d’aider.
● Mairie de Lyon : un contact a été identifié, mais la période électorale rend les démarches plus
complexes.
● Exemple de Marseille : le lieu de répit marseillais occupait un bâtiment qui a été racheté par la mairie puis conventionné, ce qui a régularisé leur situation.
Romain rappelle la difficulté majeure : Il faudra trouver un propriétaire ou investisseur prêt à acheter et aménager un lieu qui risque de n’être occupé, dans le pire des cas, “que” pour 5 ans, avec incertitude sur la suite.
7. Communication – site et réseaux sociaux
Camille présente l’état de la communication.
7.1 Site internet
● Depuis son ouverture (2023), le site a reçu environ 1 700 visites.
● Le trafic provient notamment :
○ de Lyon et Villeurbanne,
○ de Marseille,
○ d’autres villes (Paris, etc.).
7.2 Réseaux sociaux
● LinkedIn :
○ 582 abonnés,
○ communauté principalement professionnelle de la santé mentale, du médico-social et des institutions.
● Instagram :
○ 155 abonnés,
○ public plus jeune,
○ reprise de l’activité récente (grâce notamment à l’arrivée de Sophie et à la relance decontenus),
○ vidéo de présentation de la Case en + par Sophie
● Facebook :
○ environ 56 abonnés (page créée récemment),
○ public plus âgé (parents, proches),
○ déjà une source significative de redirection vers le site.
● YouTube :
○ utilisé pour héberger et diffuser les vidéos de présentation,
○ travail en cours sur plusieurs vidéos témoignages.
7.3 Témoignages vidéo
Camille explique :
● Une vidéo de présentation du projet par Sophie a déjà été réalisée et diffusée (cadre sobre : Sophie parle face caméra de la Case en +).
● Camille a enregistré une vidéo personnelle (montage en cours) où elle raconte :
○ son expérience d’hospitalisation,
○ ce qu’elle souhaite voir changer dans la psychiatrie,
○ pourquoi elle s’engage dans la Case en +.
● Elle souligne la difficulté émotionnelle de rendre publique une telle histoire (crainte d’être perçue comme “folle” notamment), mais affirme être prête à se “sacrifier” pour le projet, avec humour et sérieux à la fois.
Camille propose :
● à d’autres membres du collectif (personnes concernées, proches, professionnel·les) de témoigner,
● avec plusieurs modalités possibles :
○ visage découvert,
○ visage flouté,
○ cadrage de dos,
○ voix modifiée,
○ témoignages à plusieurs
Un membre mentionne qu’une structure audiovisuelle pourrait prêter du matériel pour améliorer le son
et l’image, ce qui est accueilli positivement. (Studio de Zest)
7.4 Jingle audio
Un jingle de quelques secondes est présenté :
● montage audio avec une voix off parlant de psychiatrie et de transformation profonde du système,
● il sera utilisé comme signature sonore des futures vidéos.
8. Ressenti sur le collectif et prochaines étapes
Quelques éléments de ressenti sont partagés :
● Certains membres ont perçu la période de rédaction de la lettre comme “à part”, avec une forme de mise à distance du collectif large.
● D’autres soulignent la force du projet : la présence de personnes concernées, les témoignages forts (notamment lors des rencontres avec la métropole et les urgences), la diversité des points de vue.
● Il est rappelé que le projet repose sur l’engagement de bénévoles et de salarié·es, et que l’équilibre entre efficacité (dossiers, négociations) et participation (collectif large) reste un enjeu constant.
Prochaines grandes étapes évoquées :
● Attente du retour de l’Article 51 sur la lettre d’intention.
● Organisation des rencontres avec les équipes mobiles début 2026 (Saint-Cyr, Saint-Jean-De-Dieu, Le Vinatier).
● Poursuite de la recherche de lieu (bâtiment) et d’investisseurs / partenaires fonciers.
● Développement des témoignages vidéo et de la communication, notamment via la nouvelle page Facebook.
● Maintien et renforcement de la dynamique collective (réunions régulières, outils d’éducation populaire, place des personnes concernées).
9. Débat Mouvant
La parole d’une personne salariée est-elle plus légitime que celle des autres ?
Idées principales :
● Aucun statut n’est naturellement plus légitime qu’un autre, mais chacun porte un type de légitimité différent.
● Les salariés possèdent une expertise opérationnelle, liée à leur présence quotidienne et à leur connaissance des règles, des contraintes et du fonctionnement interne
● À l’inverse, les personnes non salariées (bénévoles, membres du collectif, personnes concernées) apportent une vision extérieure, un contre-pouvoir et une contextualisation essentielle pour éviter l’enfermement dans la routine institutionnelle
Conditions de légitimité :
● La légitimité ne doit pas reposer sur une hiérarchie implicite du type « salarié = expert = plus légitime ».
● Pour éviter cela, beaucoup insistent sur la nécessité d’instances partagées, de règles de prise de décision transparentes et d’une gouvernance horizontale où chaque groupe (salariés / bénévoles / personnes concernées) serait représenté.
Nuances :
● Le terme « salarié » a été interprété différemment :
○ pour certains, il signifie « rémunéré »
○ pour d'autres, il renvoie à une présence régulière et un engagement important
● Plusieurs personnes soulignent que chaque position apporte des compétences spécifiques, sans qu’aucune ne soit “au-dessus” des autres
Consensus global : La parole des salariés n’est pas plus légitime, mais elle est différemment légitime. La cohabitation des savoirs (expérience, engagement, compétences professionnelles, vécu) doit être pensée à l’avance pour garantir un équilibre et éviter la domination implicite d’un groupe.
Faut-il avoir une compétence pour être ici ?
Position majoritaire
● L’idée dominante est que tout le monde a des compétences, mais pas forcément les mêmes.
● Pour beaucoup, l’envie, la curiosité et l’humain importent plus que des compétences formelles
Redéfinition du concept de “compétence” :
● Plusieurs participants remettent en question la définition même du mot.
○ Parler en groupe, être présent, exister dans un collectif : ce sont déjà des compétences
○ La compétence se développe au fur et à mesure, portée par la dynamique du collectif
Positions plus critiques ou radicales :
● Pour certains, la question elle-même peut être stigmatisante : elle renvoie à l’idée que certaines personnes — notamment les personnes concernées par la psychiatrie — seraient incompétentes” dans leur gestion de crise
● Le lieu de répit cherche justement à sortir de cette logique et à reconnaître la valeur des expériences de chacun.
Synthèse : Avoir des compétences n’est pas un prérequis : la compétence est multiple, distribuée, évolutive. Chacun arrive avec quelque chose qui a de la valeur, et le collectif est un espace d’acquisition et de partage.
Faut-il être expert d’un sujet pour s’en saisir ?
Idées principales :
● Non, il n’est pas nécessaire d’être expert pour s’emparer d’un sujet.
○ La curiosité, l’émerveillement, le regard neuf sont des façons légitimes de s’approprier un thème
○ Beaucoup d’apprentissages se font en chemin, comme dans un travail de recherche où l’on devient compétent progressivement
Critiques du statut d’expert :
● Les experts peuvent avoir une vision très spécialisée, parfois trop étroite.
● Leur prisme peut devenir un angle unique, qui invisibilise d’autres réalités.
Être expert ne donne pas le droit d’imposer un point de vue ou de se poser en autorité absolue
Quand l’absence d’expertise pose problème :
● Certains nuancent cependant : être non-expert ne protège pas des prises de position abusives ou erronées, parfois nuisibles (exemples du covid, “mansplaining”, médias).
● L’expertise peut donc offrir une légitimité contextuelle, utile pour certaines discussions, mais sans domination.
Conclusion collective
● Tout le monde peut et doit pouvoir se saisir d’un sujet, surtout lorsque cela l’impacte directement
● Il faut cohabitation des savoirs : expertise pointue, expérience vécue, regard extérieur, analyse naïve ou curieuse.
● Le débat ne se résout pas par oui/non : c’est une tension féconde entre diversité des perspectives.
Synthèse générale du débat
Les trois échanges tournent autour d’un même principe : il n’existe pas de seule légitimité, ni de hiérarchie naturelle des savoirs.
Ce qui ressort fortement :
● La valeur provient de la pluralité des regards (professionnels, bénévoles, personnes concernées).
● La légitimité est contextuelle : opérationnelle pour les salariés, expérientielle pour les personnes concernées, méta ou stratégique pour le collectif.
● La gouvernance doit être pensée pour garantir l’équilibre, éviter les monopoles de pouvoir et permettre à chacun de s’exprimer.
● L’expertise est utile mais pas indispensable, et ne doit pas devenir un outil de domination.
● L’humain, l’expérience, la vulnérabilité, la présence, la curiosité sont aussi des formes de savoir.
Ce compte-rendu a été en partie généré par l’intelligence artificielle sur la base des retranscriptions des enregistrements audio effectués pendant la rencontre.
Compte rendu de la réunion du 03 Octobre 2025
La Case en + – Compte rendu synthétique de la réunion
Date : Vendredi 3 octobre, 14h00
Lieu : Un Chez Soi d’Abord – Villeurbanne
Objet : Actualités du projet, avancement Article 51, préparation des partenariats locaux
1) État d’avancement du projet
Lettre d’intention Article 51 : gros travail réalisé cet été avec les collectifs de Marseille, Ville Evrard, Nantes.
Objectif : obtenir un financement de 3 ans pour l’expérimentation → possibilité de pérennisation ensuite.
Lyon souhaite être structuré en amont, pour éviter l’épuisement du noyau dur et garantir un modèle reproductible.
Le projet lyonnais est jugé opérationnel dans son état actuel, mais dépendant de ce financement.
2) Public accueilli
Retour CPAM : établissement à vocation généraliste (aligné avec le public hospitalier, y compris personnes sans hébergement).
Débats au collectif : faut-il prioriser les personnes en grande précarité ou rester sur un public plus large ?
Piste de compromis : conventionner avec l’urgence sociale pour sécuriser des solutions de sortie si la personne n’a pas de logement.
Critères d’admission et d’éligibilité à finaliser dans le cadre de la phase d’expérimentation.
3) Partenariat avec les équipes mobiles et urgences
Équipe Ellipse (non sectorisée, lien fort avec urgences/SAMU, recrute actuellement) :
Atout : repérage d’une population « en rupture de suivi » (≥ 2 ans).
Limite : si suivi déjà existant → relais laissé aux équipes sectorisées.
Équipes mobiles de secteur : à rencontrer également pour éviter les angles morts territoriaux.
Urgences du Vinatier : prêtes à adresser des patients en crise pour éviter des séjours prolongés aux urgences.
Auto-adressage : pas dans l’immédiat ; envisagé après une première admission (sur le modèle marseillais).
Attention : couverture des équipes mobiles psychiatriques incomplète sur la métropole → ne pas exclure les relais CMP/libéral.
4) Organisation du soin
Option privilégiée : continuité de suivi par les équipes mobiles adressantes, plutôt que recruter un psychiatre interne à temps partiel.
Avantage : continuité de lien → évite aux patients de « recommencer l’histoire ».
Soutien possible via IPA / coordination paramédicale pour les aspects pratiques (ordonnances, ajustements de traitements).
Ressources complémentaires : télé-expertise (type « Océanide ») pour aider les généralistes confrontés à une crise.
5) Vie quotidienne & cadre
Capacité indicative : ≈ 10 personnes par mois, séjours longs possibles (allers-retours autorisés).
Importance de l’équilibre communautaire : droit à l’isolement ponctuel, mais participation encouragée.
Organisation (inspirée de Marseille) : distinction entre :
ISMC (intervenants santé mentale communautaire) = accompagnement de fond,
Gouvernant·e·s = animation/logistique quotidienne (repas, courses, ménage).
Cadre attendu : chaleureux et cocooning, avec une partie de prestations de nettoyage pour alléger la charge collective.
6) Décisions de la réunion
Continuer la finalisation de la lettre Article 51 avec les autres sites.
Planifier un second round de rencontres avec les équipes mobiles (Ellipse, sectorisées, urgences) pour préciser la place de chacun dans le dispositif.
Confirmer l’option médicale privilégiée : suivi par équipes mobiles + appui IPA, plutôt qu’un psychiatre interne.
Avancer sur la formalisation des critères d’admission et scénarios de sortie (dont partenariat urgence sociale).
Clarifier le rôle des ISMC et des gouvernant·e·s pour protéger l’accompagnement de fond et éviter les tensions d’équipe.
7) Prochaines étapes
Cartographie complète des équipes mobiles et dispositifs de crise du territoire.
Élaboration d’un document de travail commun à remettre aux partenaires (fiche projet + attendus réciproques).
Organisation par Sophie Borel (future chargée de mission) des RDV collectifs et bilatéraux.
Préparer une proposition de critères d’admission pour la prochaine rencontre du collectif.
Consolider le volet vie quotidienne (répartition des tâches, cadre communautaire vs. individuel, prestations externes).
Compte rendu de la réunion du 26 Janvier 2024